DSK se voit en candidat du "nouveau souffle"
LA ROCHELLE, Charente-Maritime (Reuters) - Dominique Strauss-Kahn s'est présenté comme le candidat du "nouveau souffle, revendiquant sa propre "conception" de la fonction de chef de l'Etat.
Lors d'un meeting dans la salle voûtée d'un ancien temple protestant, le présidentiable socialiste a réfuté l'héritage mitterrandien dont s'est réclamée Ségolène Royal, aujourd'hui favorite des sondages.
"Je ne suis pas candidat à une présidence gaullienne, ce n'est pas mon essence. Je ne suis pas candidat à une présidence mitterrandienne, aujourd'hui, cela n'aurait plus de sens", a-t-il déclaré déclenchant des applaudissements nourris parmi le demi-millier de personnes réunis à l'Oratoire.
"Je ne suis pas plus candidat à une présidence chiraquienne, d'ailleurs, est-ce que c'est une présidence? Je suis un candidat porté par mes convictions pour donner un nouveau souffle à la France", a souligné l'ancien ministre de l'Economie au soir du premier jour de l'université d'été du Parti socialiste.
"Le moment est venu si vous voulez m'aider à ce qu'ensemble nous changions les choses. Si vous voulez m'apporter votre soutien alors en effet nous pourrons donner un nouveau souffle à la France pour ensemble commencer à changer la vie et cela s'impose", a insisté Dominique Strauss-Kahn sous les acclamations de ses partisans.
"DOUBLE ALTERNATIVE"
"Dominique, président", "D, S, DSK", "On va gagner": les Strauss-Kahniens ont repris espoir cette semaine avec la parution de deux sondages qui montrent une nette remontée de leur candidat à l'investiture socialiste même s'il reste très nettement derrière Ségolène Royal.
Pierre Moscovici, député européen, voit "un lien" entre cette embellie sondagière "et le fait que l'emploi s'affirme de plus en plus en haut des priorités des Français".
"Il fait partie de ceux qui dans ce pays peuvent créer une croissance durable, une croissance partagée à même de créer de l'emploi", a-t-il expliqué à son arrivée à l'université d'été.
Depuis le printemps, Dominique Strauss-Kahn se présente comme le meilleur candidat anti-Sarkozy et se garde de tout commentaire sur ses rivaux.
En janvier, lors de ses voeux, il se voyait en "homme des solutions". Depuis la parution de son livre "365 jours. Journal contre le renoncement", il se présente en candidat "de la nouvelle voix".
Il a l'avantage d'être une "double alternative", à Ségolène Royal et à Nicolas Sarkozy, explique un Strauss-Kahnien convaincu mais lucide.
Si les autres présidentiables bénéficient aujourd'hui d'un peu plus d'espace médiatique, c'est parce que Ségolène Royal a "raté Frangy", lieu de la rentrée politique de la présidente de Poitou-Charentes, estime-t-il. "Sinon, personne ne se poserait plus de question".